Afin d’observer
sur ce site, les transformations de la nature au fil des saisons, nous effectuerons quatre sorties, une par saison, avec le même parcours.
Les milieux très différents tels que la prairie calcicole sèche et la forêt permettront des observations riches et variées. Des prises de vues seront effectuées aux mêmes endroits afin de noter
les différences.
Les photos pourront être publiées sur les sites de Climax et du Conseil Général. Il serait souhaitable que les sorties soient suivies par les mêmes personnes tout au long de l'année.
Pour info la même animation a été effectuée en 2014 au bois de Morval.
HIVER 22 Février 2015 Inscription ici
PRINTEMPS 24 Mai 2015 Inscription ici
ÉTÉ 2 Août 2015
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AUTOMNE 1er Novembre 2015 Inscription ici
LA PELOUSE CALCICOLE
Le coteau étant encore à l’ombre, l’ensemble de la pelouse est couvert de gelée blanche. Suite au fauchage d’entretien, pour éviter la repousse des buissons, il reste peu de chose à voir. Il est
important de limiter la pousse des arbustes tels que noisetiers, aubépines, cornouillers sanguins, églantiers… pour maintenir la prairie en l’état.
Nous profitons plutôt du paysage valorisé par un beau soleil.
Sur la périphérie les noisetiers sont en pleine floraison. Leurs chatons se balancent au gré du vent pour libérer les millions de grains de pollen qui iront féconder les minuscules fleurs
femelles aux stigmates rouges.
LA FORET CALCICOLE
Familiers
des terrains calcaires, les cornouillers mâles sont couverts de petites fleurs jaunes. Nous observons des viornes lantanes dont le bourgeon à fleur est caractéristique. Quelques beaux charmes
libèrent leurs fruits ailés dont les graines à terre sont ouvertes en deux par les pinsons. La plupart des arbres ayant perdu leurs feuilles il est plus facile de distinguer les différentes
plantes grimpantes : Le lierre qui garde encore ses feuilles, ce qui constitue un abri pour les insectes et les oiseaux ; le chèvrefeuille qui s’enroule autour des branches et la
clématite qui se répand telle une pieuvre au sommet des arbres.
LA FORET ACIDIPHILE
Des zones de boue accentuées par les travaux rendent la progression difficile sur le sentier.
Des champignons lignicoles poussent sur les bouleaux morts : le polypore du même nom, des tramètes rouges et des amadouviers. De nombreuses stérées poussent également sur les branches
mortes.
En soulevant l’écorce des bois tombés à terre nous faisons sauter des collemboles, minuscules insectes primitifs qui se nourrissent de matière en décomposition et jouent un grand rôle dans le
recyclage de la matière.
Aux alentours du polissoir les fougères aigles jaunies par l’automne, se sont affaissées laissant apparaître les blocs de grès.
Au sommet des bouleaux, les mésanges bleues s’affairent à l’extrémité des petites branches pour consommer les chatons. Tout au long de notre parcours, nous entendons le pic épeiche qui commence à
marquer son territoire en tambourinant sur les troncs.
Sur la pente qui redescendant vers la route de nombreux terriers sont creusés par les lapins. Chevreuils et sangliers marquent leurs passages. Nous pouvons ainsi deviner leur cheminement quand
ils traversent le champ et remontent sur la prairie d’en face.
Le bord de la route non fauché abrite quelques tiges sèches de plantes rudérales sur lesquelles se trouvent encore des fruits : bardane, grande berce, rumex, benoîte, lampsane… Dans la haie
poussent quelques ormes dont certains ont été terrassés par la maladie transmise par les scolytes.
Nous terminerons notre circuit par l’observation de quelques oreilles de judas poussant sur une branche morte et un bouquet de perces neiges garnissant le pied du panneau de la Tour du
Lay.
LA PELOUSE CALCICOLE
Une des plus grande orchidées française, la limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum) nous accueille à l’entrée du sentier dommage que ses boutons ne soient pas encore épanouis.
Cette belle orchidée mauve ne possédant pas de feuille, elle récupère les sucres nécessaires à son développement grâce à un champignon qui vit en symbiose avec elle. A l’orée des bois, quelques
orchis pourpres (Orchis purpurea) commencent à faner. Nous traversons un groupe de dompte-venins (Vincetoxicum hirundinaria) pour atteindre une belle station d’ancolies communes
(Aquilegia vulgaris). L’orchidée la plus fréquente est la listère à 2 feuilles (Listera ovata) qui reste toutefois discrète car ses fleurs verdâtres se confondent avec le reste de
végétation. Son observation en contrejour révèle toutefois la finesse de ses petits bonshommes accrochés à leur tige. Quelques pieds d’ophrys bourdons (Ophrys fuciflora) se rencontrent çà
et là. Les petites pimprenelles (Sanguisorba minor) dressent leurs têtes hirsutes couvertes, tantôt de stigmates rouges pour les fleurs femelles, tantôt d’étamines jaunâtres aux
longs filets pour les mâles. Elles sont parfois visités par des petits coléoptères verts, les malachies (Malachius bipustulatus) qui font saillir des vésicules rouges de chaque côté de
leur thorax quand ils sont inquiétés. Les platanthères verdâtres (Platanthera chlorantha) sont assez nombreuses sur l’ensemble de la prairie mais restent discrètes avec leurs fleurs
blanchâtres.
Dans le bas du coteau se rencontrent surtout des orchis militaires (Orchis militaris) et quelques orchis singes (Orchis simia) qui s’hybrident souvent rendant les déterminations
incertaines entre ces deux espèces. Les grappes de fleurs des cornouillers sanguins (Cornus sanguinea) commencent à s’épanouir. Elles produiront des fruits noirâtres toxiques qui n’ont
rien à voir avec ceux du cornouiller mâle (Cornus mas), comestibles.
Sur le haut les timides ophrys mouches (Ophrys insectifera) dressent leurs tiges menues parmi les herbes, il faut de bons yeux pour les repérer. Plus tardif un orchis pyramidal
(Anacamptis pyramidalis) commence à se développer au bord du chemin.
Nous présentons quelques orvets (Anguis fragilis) qui s’abritent sous les plaques. Une coronelle lisse (Coronella
austriaca) a également été observée la veille.
Dans l’herbe, un papillon géomètre, l’Ortholite plombée (Scotopteryx luridata) se repose de sa nuit. Il est accompagné de nombreux juvéniles de criquets et sauterelles.
Les orchidées rencontrées cette année semble un peu chétives et souffrir d’un manque d’eau. Malgré quelques pluies printanières, les alternances de périodes chaudes et froides et surtout le vent
desséchant ont certainement contribué à perturber le développement de ces plantes délicates.
Coronelle lisse
LA FORET CALCICOLE
Nous pénétrons dans une partie de la forêt pour découvrir quelques beaux chênes. Familiers des terrains calcaires, les cornouillers mâles portent des petits fruits verts qui seront mûrs fin
aout.. L’ombre des feuilles des arbres ne permet pas le développement des plantes sur le sol forestier, seules les mercuriales vivaces (Mercurialis
perennis) terminent
leur développement et une trouée de de lumière a permis l’installation d’une ancolie. Quelques feuilles mortes grattées au pied des arbres signalent les points de repos des chevreuils, tandis que
les flaques boueuses du chemin nous permettent d’observer les traces de sangliers ainsi qu’une femelle de carabique au ventre gonflé d’œufs.
LA FORET ACIDIPHILE
Au sommet d‘un arbre mort, une mésange charbonnière (Parus major) chenille dans le bec attend que nous passions pour nourrir ses petits qui l’attendent dans un trou d’arbre, ancien nid de
pic.
Sur le chemin nous remarquons le curieux « mariage » de deux arbres dont les troncs se sont unis par frottement. Dans la partie dominée par les bouleaux les fougères aigles ont
repoussé, rendant le polissoir invisible. Sur la pente qui redescendant vers la route près des terriers, un lapin s’enfuit à notre approche. La caméra, placée la veille sur le parcours nous
signale le passage d’un sanglier et de deux fouines pendant la nuit.
LA PELOUSE CALCICOLE
Après la période de sécheresse et la canicule de juillet, nous pensions trouver la pelouse bien sèche mais les
derniers orages ont été bénéfiques pour la prairie qui a reverdi. Les fleurs légères des Phalangères rameuses (Anthericum ramosum) ont envahi
l’espace. Elles balancent leurs frêles tiges au gré du vent. Accrochées aux tiges des herbes, nous remarquons les délicates pontes de chrysope qui pourraient parfois être confondues avec des
champignons de type myxomycètes. Cet astucieux insecte perche ses œufs au bout d’un long pédoncule pour éviter que les fourmis, gardiennes de pucerons, ne les détruisent. Les larves des chrysopes
sont en effet de redoutables prédatrices de pucerons qu’elles transpercent de leurs mandibules acérées.
Les Blackstonies perforées ex Chlora (Blackstonia perfoliata) dressent
leur feuillage gris verdâtre desséché, mais quelques petites fleurs jaunes repartent. Quelques Funanas couchés (Fumana procumbens) s’étirent au
bord des rochers. Les campanules agglomérées (Campanula glomerata) sont assez abondantes.
Habituées des terrains calcaires, les cornouilles (Cornus mas) commencent à rougir,
quelques-unes chutent à terre pour le bonheur de quelques animaux comme le renard dont le menu ne se limite pas aux poules comme le prouvent les nombreux amas de noyaux de merises sur le chemin,
restes d’anciennes crottes.
Les fruits des viornes lantanes (Viburnum lantana) commencent aussi
à mûrir, leurs fruits passent du rouge au
noir luisant.
Les jacées, scabieuses, centaurées accueillent de nombreux insectes. Bourdons et zygènes sont les plus nombreux
ainsi que des microlépidoptères gris butineurs de campanules.
Non loin de sa fleur favorite, l’eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), l’écaille
chinée (Euplagia quatripunctaria) joue à cache-cache avec nous en s’envolant à notre approche. Elle laisse apparaitre en vol ses ailes inférieures vivement colorées de rouges qu’elle
s’empresse de cacher dès qu’elle se pose sous ses antérieures noires rayées de blanc. Une de nos plus belles araignées, l’argiope frelon (Argiope bruennichi) a tissé sa
toile signée d’un Z parmi les herbes.
Fadets et azurés dorment encore parmi les herbes, ils entrouvrent leurs ailes pour se réchauffer à l’arrivée des
premiers rayons du soleil.
Sur le sol rocailleux un criquet se chauffe au soleil, il se confond parfaitement avec le rocher sur lequel il
se tient. Son envol nous dévoile le bleu de ses ailes. C’est l’Oedipode à ailes bleues (Oedipoda
caerulescens) une espèce emblématique des milieux arides. D’autres petits criquets chanteurs fréquentent les
herbes. L’observation d’une sauterelle (Conocephalus discolor) porteuse de longues antennes et d’un oviscapte droit, nous permettra de faire la différence avec les criquets aux antennes
courtes et dont les femelles ne portent pas d’oviscapte allongé.
LA FORET CALCICOLE
Coupant
à travers bois nous passons devant quelques arbres remarquables tel ce chêne pédonculé qui tend vers nous l’une de ces branches comme une invitation à grimper près de lui. Plus loin quelques
tilleuls présentent diverses excroissances : attaque virale, champignons ou gui ? La question reste posée.
Au bord du chemin poussent de beaux hêtres, des érables champêtres et quelques alisiers torminals aux feuilles particulières. Un orme champêtre dresse son tronc à l’écorce subéreuse au bord du
chemin. Espérons qu’il échappera à la graphiose qui décime la plupart de ces arbres.
Sur la petite place du rond du Lay nous remarquons le maintien d’une petite bardane, d’une grande berce et de quelques valérianes sur la plate-bande enherbée bordant la maison. En pleine
floraison, ces fleurs attirent de nombreux insectes. Les papillons préfèrent la bardane et la valériane : les plus éclatants sont les citrons mâles car les femelles plus pales ressemblent en
vol à des piérides de la rave également présentes, ainsi que des amaryllis et un tabac d’Espagne qui fera un bref passage.
LA FORET ACIDIPHILE.
Parmi les coupes et les travaux forestiers quelques plantes commencent à repousser, malheureusement beaucoup de ronces. Le chemin conserve quelques belles traces d’ornières dont la plupart ont
heureusement séchées. Mais l’humidité résiduelle permet la pousse de quelques bolets au bord du chemin. Sur une souche de châtaignier, un érable champêtre s’est installé. Il semble bien s’y
plaire car son diamètre d’environ 15 cm a dépassé celui des troncs de châtaignier qui rejettent de cette même souche.
Dans la partie plus sableuse, les fougères ont envahies le sous-bois, rendant le polissoir totalement invisible à partir du chemin. En descendant près de la route nous remarquons plusieurs traces
de chevreuils qui sont venus dormir ici.
La fauche « hâtive » du bord de la route nous privera des plantes que nous avions l’habitude de regarder sur le retour : bardane, berce, rumex, circes… Seule subsiste une petite
touffe d’origan sur laquelle butinent quelques insectes.
Pelouse calcaire aux couleurs de l'automne
LA PELOUSE CALCICOLE
Au fur et à mesure que nous gravissons le sentier, le soleil commence à se montrer. Après le passage des moutons l’herbe est très rase, action indispensable pour maintenir la prairie fleurie et
limiter l’avancée des arbres colonisateurs. Quelques fleurs subsistent : des frêles campanules, quelques gentianes d’Allemagne, des centaurées jacées, des scabieuses et des hélianthèmes qui
attendent tête baissée que le soleil les illumine. Elles se livrent à nos objectifs toutes recouvertes de rosée ainsi que de nombreuses toiles d’araignées, tandis qu’un rouge-gorge égraine son
chant mélancolique dans le petit bosquet au centre de la pelouse.
Le tilleul aux branches déformées par les parasites (gui?)
LA
FORET CALCICOLE
La durée de la lumière devenant plus faible, la chlorophylle des feuilles devient moins active ce qui laisse apparaître les pigments jaunes et rouges des couches inférieures. Dans le paysage, l’alternance de feuilles encore vertes et d‘un camaïeu de marrons qui vire
du jaune au rouge pour le plus grand plaisir des yeux. La forêt s’illumine de centaines de feuilles jaunes de tilleuls et érables champêtres qui jonchent le sol. Les rares alisiers torminals,
merisiers et fusains apportent quelques notes rouges dans ce paysage. Dans les restes de brume, le soleil matinal darde ses raies de lumière entre les arbres et apporte du mystère aux lointains.
Recouverts par les feuilles les champignons deviennent plus rares. Les armillaires couleur de miel ont disparu, seuls subsistent quelques clitocybes nébuleux, une odeur d’humus emplit la
forêt.
Les arbres amoureux de la route Bergeret
LA FORET ACIDIPHILE
Habitués à marcher dans les ornières boueuses, nous apprécions ce nouvel « autoroute » qui nous conduit vers le polissoir. Il y a même des pancartes avec les noms de chemins !
Dommage que quelques vieux panneaux d’interdiction sur le côté droit incitent les personnes non averties à rebrousser chemin. Cependant, si la découverte est trop facile, nous craignons que ce
milieu fragile soit envahi par des hordes de visiteurs peu scrupuleux. Au bord du chemin, nous croisons les « arbres amoureux » deux châtaigniers unis pour la vie ; en espérant
qu’ils résisteront encore longtemps aux bûcherons. Non loin de là nous remarquons une autre curiosité. Après une coupe, un châtaignier rejette de souche en compagnie d’un érable champêtre qui se
développe sur la même souche.
Dans la zone de fougères, sur le chemin sablonneux poussent de nombreuse pézizes orangées, des Laccaria laccata et leur cousin L. amethystina. Des perles d’humidité suintent
sur la frange de quelques polypores qui se développent sur les troncs des arbres.
Autour du polissoir les fougères aigles commencent à roussir tout en continuant à cacher ce site au regard. Il suffira de cesser notre quête fongique sous les fougères pour lever la tête et
découvrir le panneau qui le signale. En rejoignant la route, nous apprécions la vue sur la prairie entourée d’arbres aux couleurs d’automne rehaussées par le soleil de midi.
Le polissoir néolithique caché au milieu des fougères et des bouleaux.
De retour sur le parking, une surprise attend les participants pour la dernière sortie de la saison. La table
est dressée ; décorée d’une nappe aux dessins végétaux avec une composition florale issue des éléments naturels (écorces, petits fruits, lichen,) glanés pendant le parcours. Aménagement
orchestré par Sylvie qui s’est éclipsée discrètement pendant la sortie pour en assurer la préparation.
Des tartines de confitures et gelées réalisés à partir de produits sauvages locaux : cynorrhodons, sureau
fruits et fleurs, cornouiller mâle, le tout arrosé du jus de pomme de St Prix de William, de vin d’aubépine et de tisane de cynorrhodons fraîchement cueillis. Nous poursuivons ainsi notre connaissance naturaliste par
une découverte gustative ; le tout dans une bonne ambiance à laquelle la troussepinette de vin d’épines ne semble pas étrangère…
Découverte gustative lors de la dernière animation.